Tout comprendre sur la loi passoire thermique en copropriété

Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?

Les passoires thermiques désignent les appartements ou les maisons qui souffrent d’une consommation énergétique excessive et d’une très grande déperdition de chaleur, soit parce que les parois présentent une mauvaise isolation (toiture, murs, fenêtres en simple vitrage…), soit parce que les équipements sont gourmands en énergie (chaudière d’ancienne génération, poêle vétuste, grille-pains…). Bien sûr, la combinaison des deux facteurs ne fait qu’empirer la situation.

Plus concrètement, ces habitations sont classées F ou G sur l’étiquette énergie, ce qui correspond aux plus mauvaises notations : une consommation comprise entre 331 et 450 kWh par m² et par an pour la F, et supérieure à 450 kWh pour la G. Initiée par le gouvernement, cette étiquette permet, selon le ministère de la Transition écologique, à chaque ménage français qui achète ou loue un bien immobilier de « mieux mesurer l’impact sur l’effet de serre de ses choix d’énergie et d’avoir une évaluation de sa facture énergétique ».

En France, 7 millions de Français et Françaises vivent dans des passoires énergétiques. Ces logements représentent en effet 17 % du parc immobilier.

Pourquoi bientôt interdire les passoires thermiques à la location ?

La faible isolation qui caractérise les passoires thermiques est source d’inconfort pour leurs occupantes et occupants tout au long de l’année. Les logements sont trop chauds en été, et trop froids en hiver. Ils sont également souvent humides, ce qui entraîne un risque sanitaire.

En outre, cette faible isolation est synonyme de surconsommation. Pour chauffer correctement une passoire thermique, il faut dépenser davantage d’énergie pour compenser la déperdition de chaleur, souvent avec un ou plusieurs radiateurs d’appoint. Ceci présente plusieurs inconvénients :

  • D’une part, cela augmente considérablement le montant de la facture énergétique. Les occupants peuvent se retrouver avec des sommes importantes à débourser.
  • D’autre part, un logement classé F ou G se vend ou se loue moins bien sur le marché. Il est presque automatiquement décoté. À l’inverse, les habitations classées A ou B (bâtiment basse consommation, BBC) sont mieux valorisées. C’est ce qu’on appelle la valeur verte d’un logement.
  • Enfin, les passoires thermiques contribuent pleinement au dérèglement climatique, avec des émissions de gaz à effet de serre largement au-dessus de la moyenne.

Quelles sont les premières mesures prises pour lutter contre ce problème en 2022 ?

La première règle, prévue initialement pour le 1er janvier 2022, a finalement été reportée au 1er avril 2023. Le vendeur d’une passoire thermique en monopropriété aura l’obligation de faire effectuer un audit énergétique de son bien. Cette mesure concernera les biens classés E dès 2025, et classés D en 2034.

En outre, dès le 24 août 2022, les bailleurs ont interdiction d’augmenter les loyers des logements classés F et G s’ils n’ont pas effectué des travaux de rénovation énergétique pour que ceux-ci descendent au minimum en classe E.

Enfin, pour vendre ou louer un appartement ou une maison classés F ou G, il deviendra obligatoire d’alerter le futur occupant du montant des factures énergétiques et, en cas de vente, des dépenses à effectuer pour isoler le logement.

Quelles sont les prochaines échéances de l’interdiction de la location des passoires thermiques ?

Avec la loi Climat et résilience, le gouvernement entend frapper fort en renforçant les mesures contraignantes à l’égard des propriétaires, et en abaissent même le seuil d’indécence énergétique pour les logements particulièrement énergivores.

2023

La mesure arrive rapidement : à compter du 1er janvier 2023, tout logement consommant plus de 450 kWh.m2.an d’énergie finale sera considéré comme indécent et donc impropre à la location.

2025

C’est l’inquiétude n°1 pour les bailleurs des logements les plus énergivores, c’est-à-dire classés G. À partir de 2025, les logements consommant plus de 420 kWh d’énergie primaire par mètre carré habitable et par an seront interdits à la location, car considérés comme logements indécents. C’est-à-dire, toutes les lettres G, appartement ou maison.

2028

Deux ans après les habitations classées G, ce sera au tour des logements classés F de subir l’interdiction à la location.

Par ailleurs, les locataires auront la possibilité d’exiger que leur bailleur fasse faire des travaux de rénovation et d’isolation thermique. Des sanctions sont prévues en cas de non-respect de cette obligation. Elles seront définies avec précision par le Parlement en 2023.

2034

Pour finir, en 2034, les maisons et appartements qui entrent dans la classe E seront aussi considérés comme des logements indécents. Ils seront donc interdits à la location à ce moment-là.

Passoires : des ventes en hausse et des prix en baisse

Les mises en vente de passoires thermiques bondissent en 2021 par rapport à 2020 ! Avec les prochaines interdictions de louer leur bien, les propriétaires bailleurs inquiets se pressent de le vendre sur le marché immobilier, préférant cette option à une rénovation trop coûteuse. Peu de grandes villes échappent à cette tendance.

En conséquence, le prix de vente des logements énergivores décroît. L’offre est supérieure à la demande. Pourtant, il faut savoir que les travaux de rénovation peuvent s’avérer rentables, en profitant des nombreux financements disponibles.

Quelles sont les aides disponibles pour rénover une passoire thermique ?

  • MaPrimeRénov : elle se décline en deux versions, l’une individuelle pour rénover une maison ou un appartement, l’autre collective pour une rénovation globale en copropriété (MaPrimeRénov’Copro). Son montant est soit forfaitaire pour des opérations isolées, soit calculé en pourcentage sur le montant total du chantier en cas de bouquet.
  • Les primes CEE : cumulables avec MaPrimeRénov’, les CEE peuvent financer une grande partie de la rénovation globale ou partielle d’un logement.
  • Habiter Mieux sérénité de l’Anah : accessible aux revenus modestes ou très modestes, cette aide varie entre 7 000 et 15 000 euros pour financer une rénovation globale d’un logement individuel. Elle disparaît en 2022, avec la création de MaPrimeRénov‘ Sérénité.
  • L’éco-prêt à taux zéro : accessible sans condition de ressources, d’un montant compris entre 10 000 et 30 000 euros, il finance des travaux d’isolation ou de rénovation des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude. La durée maximale de remboursement ne peut pas dépasser 15 ans.
  • La TVA réduite à 5,5 % : elle concerne les travaux de rénovation effectués par les propriétaires, mais aussi par les locataires, les sociétés civiles immobilières et les syndicats de propriétaires.

Cotoit vous propose chaque mois deux actualités sur la copro, inscrivez-vous à notre newsletter :

Besoin de changer de syndic ?

Vous aimeriez changer de syndic et êtes intéressés par Cotoit ?

Faites votre demande de devis gratuitement et en 3 minutes maximum.

Un de nos Coach Copro vous recontactera dans les plus brefs délais.

Illustration