C’est l’été, le soleil brille et vous ne pensez qu’à une chose : partir en vacances. Qui dit partir en vacances dit laisser son logement inoccupé et donc vulnérable. Pour éviter les intrusions et assurer la sécurité de votre bien en copropriété cet été, nous avons listé sept astuces simples et efficaces.
De l’installation de systèmes de verrouillage robustes aux précautions à prendre en cas d’incendie, ces conseils (dont certains nécessitent un vote en assemblée générale), vous permettront de prévenir les risques et de partir en vacances l’esprit tranquille.
Pourquoi sécuriser sa copropriété ?
En France, chaque été, on compte en moyenne plus de 200 000 cambriolages ou tentatives de cambriolage de logements. Cela représente en moyenne une infraction toutes les trois minutes !
Ces chiffres présentés sur le site de l’INSEE peuvent inquiéter les résidents de logements en copropriété. En effet, il a été observé que le taux d’infraction augmente dans les communes les plus densément peuplées et celles où le niveau de vie est plus élevé, à l’instar de Paris, Lille, Toulouse, Nantes, Bordeaux, Lyon ou Marseille.
Bien que survenant tout au long de l’année, ces actes de vandalisme deviennent récurrents à l’arrivée des beaux jours. Pour éviter les vols et les intrusions indésirables, il est indispensable d’avoir une copropriété bien sécurisée.
Un immeuble suffisamment sécurisé sera plus facilement mis en avant sur le marché immobilier et verra par conséquent son prix de vente augmenter.
Obligations légales et prévention des risques
La sécurité en copropriété est encadrée par le Code de la construction qui impose de nombreuses obligations.
Protection incendie
- Les détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF) sont obligatoires dans chaque logement depuis 2015 ;
- Les bloc-portes coupe-feu sont obligatoires entre les parkings et les parties habitables ;
- Dans la cage d’escalier, les dispositifs de désenfumage sont obligatoires au-delà de 3 étages ;
- Les colonnes sèches sont obligatoires dans les immeubles de plus de 28 mètres de hauteur ;
- Un plan d’évacuation doit être affiché à chaque étage ;
- Les issues de secours doivent être signalées et maintenues dégagées ;
- L’éclairage de sécurité doit être fonctionnel en permanence.
Sécurité générale
- L’assurance multirisque immeuble est obligatoire pour couvrir l’ensemble des parties communes ;
- Les ascenseurs doivent subir un contrôle technique quinquennal ;
- Les installations électriques des parties communes doivent être vérifiées annuellement ;
- Les extincteurs sont obligatoires dans les parkings et chaufferies collectives ;
- La vérification annuelle des installations de gaz est obligatoire.
L’ensemble de ces équipements et leurs contrôles doivent être consignés dans le carnet d’entretien de l’immeuble, document obligatoire qui permet de suivre l’historique des travaux et maintenances de sécurité.
En cas de non-respect de ces obligations, la responsabilité du syndic et de la copropriété peut être engagée. Les sanctions peuvent aller de simples amendes à des poursuites pénales en cas d’accident.
7 astuces pour sécuriser votre copropriété l’été
Il existe de nombreux dispositifs de sécurité pour tous les budgets, du plus simple à installer au plus réglementé. Découvrez nos sept astuces pour sécuriser votre copropriété et partir l’été l’esprit léger.
Sécuriser l’accès à la copropriété : interphone, vidéophone et système Vigik
Pour sécuriser l’accès à la copropriété, il est essentiel d’installer un système de contrôle comme un badge, un digicode ou une carte d’accès magnétique pour les résidents, les employés et les visiteurs autorisés de la copropriété. Dans ce cas de figure, nous conseillons l’installation d’une serrure électromagnétique Vigik. Le système Vigik permet de sécuriser votre copropriété par l’utilisation d’un badge électronique sans contact.
Délivré à tous les résidents, ce badge offre un accès simplifié à la résidence pour certains professionnels comme La Poste, Enedis, GRDF, les plombiers, les électriciens, etc. Mais, rassurez-vous, ces derniers disposent d’un accès limité à la résidence.
L’accès à la résidence peut également être sécurisé grâce à l’installation d’un interphone ou d’un système de visiophone pour permettre une communication et une identification audiovisuelles avec les visiteurs avant de leur accorder l’entrée dans la copropriété.
Notez que la loi concernant le droit d’accès aux forces de l’ordre et aux secours a évolué. Elle leur donne désormais l’accès de plein droit aux parties communes en résidentiel. Ainsi, les copropriétaires doivent rendre les immeubles accessibles aux services des forces de l’ordre et de secours concernés.
Sécuriser sa copropriété : ce que dit la loi
La loi du 10 juillet 1965 réglemente l’ouverture et la fermeture d’une copropriété. Toutefois, ce texte fondamental a été modifié en juin 2020, avec l’adoption de la réforme du droit de la copropriété. Aujourd’hui, il stipule que les modalités d’ouverture des portes d’accès aux immeubles sont décidées par une majorité absolue conformément à l’article 25, plutôt que par une double majorité selon l’article 26.
De plus, il est précisé que la fermeture totale de l’immeuble à certaines heures doit être compatible avec l’exercice d’une activité autorisée par le règlement de copropriété, telle qu’une activité professionnelle.
Cependant, sécuriser sa copropriété ne se limite pas uniquement à l’ouverture ou à la fermeture des portes d’accès ! Il existe différents dispositifs de sécurité, chacun ayant ses propres objectifs et réglementations.
A noter : en cas de travaux urgents, certaines mesures de sécurisation peuvent être mises en place sans attendre la prochaine assemblée générale.
Installer une porte blindée
Vous avez des doutes concernant la résistance de votre porte d’entrée ? Vous pouvez faire le choix d’installer une porte blindée de haute résistance. En effet, une porte blindée est conçue pour résister aux tentatives d’effraction en offrant une barrière solide contre les intrusions.
Grâce à son matériau renforcé et à sa structure, la porte blindée est une excellente solution pour dissuader ou ralentir les cambrioleurs, mais aussi mieux isoler votre porte d’entrée. Son installation en copropriété constitue donc un investissement judicieux pour assurer la tranquillité d’esprit et la sécurité de tous les occupants.
Plusieurs options s’offrent à vous :
- Installer une poignée blindée à votre porte ;
- Privilégier les barillets de serrure de sécurité ;
- Blinder votre porte par un revêtement en acier ;
- Poser un encadrement métallique ;
- Installer un bloque-porte.
Le prix d’une porte blindée varie entre 750 et 6 000 €, selon le degré de sécurisation et les options choisies (serrure renforcée). La moindre résistance est souvent suffisante pour faire fuir les malfrats vers un logement moins difficile à cambrioler. Un grand nombre de cambrioleurs choisissent de passer par la porte d’entrée, d’où l’intérêt d’installer une porte blindée !
Engager un gardien d’immeuble
Pour sécuriser votre copropriété, vous pouvez opter pour un gardien d’immeuble. Il garantit une certaine quiétude dans les parties communes de la copropriété. Cependant, les gardiens d’immeubles sont de moins en moins fréquents et représentent un coût conséquent pour le budget de la copropriété.
Un gardien d’immeuble est soumis au même régime qu’un employé d’immeuble, ce qui implique des missions et obligations similaires. Toutefois, la principale distinction réside dans le fait que le gardien d’immeuble dispose d’un appartement de fonction au sein de la copropriété qu’il est chargé de surveiller, généralement au rez-de-chaussée.
Faire appel à un employé d’immeuble peut également constituer une solution adéquate. Souvent moins coûteux qu’un gardien-concierge, l’employé d’immeuble assure de nombreuses tâches telles que l’entretien de la copropriété, l’accueil des visiteurs et la surveillance des espaces communs. Cependant, contrairement au gardien, il ne réside pas dans la copropriété. L’employé d’immeuble est un salarié de la copropriété, recruté après un vote à la majorité absolue du syndicat des copropriétaires.
Enfin, malgré un coût élevé de 22 €/TTC en moyenne, engager un vigile ou un agent de sécurité reste une alternative intéressante. Chargé de réaliser des rondes dans les parties communes aussi bien en journée qu’en pleine nuit, il peut être recruté comme employé ou en tant que prestataire externe à la résidence.
Mettre en place un dispositif de vidéosurveillance
Les caméras de vidéosurveillance enregistrent les espaces communs (parking, local à vélos, hall d’entrée, portes d’ascenseur, cour d’immeuble). En revanche, elles ne doivent pas filmer les portes des appartements, les balcons, les terrasses et les fenêtres des appartements.
Bon à savoir : si les caméras filment un lieu accessible à toute personne (hall d’entrée, etc.), le dispositif doit faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du préfet du département, car les lieux sont considérés comme ouverts au public.
Seuls le syndic, les membres du conseil syndical, le gestionnaire de l’immeuble ou le gardien sont autorisés à visionner les images en direct ou enregistrées. Les images ne sont consultables que dans des situations spécifiques comme un acte de vandalisme, des dégradations ou une agression. En aucun cas, les images ne doivent être utilisées pour surveiller les allées et venues des résidents ou des visiteurs en temps réel.
Attention, les caméras de surveillance font l’objet d’une réglementation stricte. Pour en installer, il faut :
- Demander l’autorisation à votre préfecture si les caméras filment des espaces verts ouverts au public dans la copropriété ;
- Informer les résidents de la présence de caméras ;
- S’assurer que les caméras ne filment pas les logements individuels.
Sécuriser son balcon
Eh oui, les cambrioleurs peuvent aussi passer par les balcons ! Voici quelques astuces pour renforcer la baie vitrée de votre balcon et protéger votre appartement contre les malfaiteurs.
Que vous soyez au 3e étage ou au rez-de-chaussée, les risques sont les mêmes. Pour les prévenir, plusieurs solutions sont possibles :
- Placer une caméra de surveillance en extérieur ;
- Verrouiller les portes et fenêtres du balcon ;
- Renforcer l’accès à votre balcon en évitant les balustrades horizontales ou en recouvrant les rails avec un filet de sécurité ;
- Eloigner les meubles ou les objets de jardinage ;
- Fixer des plantes au balcon ;
- Appliquer un film de protection sur les portes vitrées ;
- Installer un dispositif anti-soulèvement des stores ;
- Placer des chevilles ou des barres de verrouillage sur les rails de la fenêtre.
Rester discret
Si vous êtes un adepte des réseaux sociaux, il serait judicieux de rester discret sur vos déplacements et vos dates de départ en vacances. Chaque information peut mettre la puce à l’oreille aux cambrioleurs et rendre votre logement plus vulnérable.
Faire appel à un voisin
Demandez à votre voisin de surveiller votre logement ou de l’entretenir pour simuler une présence (relever le courrier, arroser les plantes, ouvrir les volets).
Avec ces sept astuces pour sécuriser votre logement en copropriété, vous voilà prêt à profiter de l’été sereinement !
Questions fréquentes sur la sécurisation de son immeuble en copropriété
Sécurité incendie : est-ce une obligation d’avoir un extincteur dans un immeuble ?
Les extincteurs sont obligatoires uniquement dans les parkings fermés et les chaufferies collectives. Pour les parties communes de la copropriété, ce n’est pas une obligation légale, mais c’est fortement recommandé pour la sécurité de tous en cas d’incendie.
Il y a le feu dans mon immeuble : que faire ?
En cas d’incendie dans votre immeuble, restez calme et suivez ces consignes de sécurité essentielles : si le feu est à votre étage ou en dessous, évacuez immédiatement par les escaliers (jamais l’ascenseur). Si le feu est au-dessus, restez dans votre appartement, fermez portes et fenêtres, mouillez-les et manifestez votre présence aux fenêtres. Dans tous les cas, appelez les pompiers (18 ou 112) en précisant l’adresse exacte et l’étage. Si possible, déclenchez l’alarme incendie de l’immeuble pour prévenir les autres habitants.
Comment sécuriser une entrée d’immeuble ?
Pour sécuriser efficacement une entrée d’immeuble, il est recommandé d’installer un système de contrôle d’accès type Vigik ou digicode, combiné à un éclairage automatique et un interphone ou vidéophone. Le renforcement de la porte d’entrée et sa fermeture automatique sont également essentiels pour une sécurité optimale.
Qui paie les équipements de sécurité en copropriété ?
Les équipements de sécurité sont considérés comme des charges communes générales, réparties entre tous les copropriétaires selon leurs tantièmes. Le vote en assemblée générale est nécessaire pour valider ces dépenses (majorité absolue – article 25).
Le syndic est-il responsable en cas de cambriolage ?
Le syndic n’est responsable qu’en cas de négligence prouvée dans l’entretien des équipements de sécurité existants. Il n’est pas responsable des cambriolages en tant que tels, sauf s’il a manqué à ses obligations d’entretien des dispositifs de sécurité.
Quelles sont les aides financières pour sécuriser une copropriété ?
Plusieurs dispositifs d’aide existent pour financer la sécurisation d’une copropriété : MaPrimeRénov’ Copropriété pour certains équipements, subventions de l’ANAH, aides locales variables selon les municipalités, déductions fiscales pour les propriétaires bailleurs et prêts collectifs à taux préférentiels via Action Logement.
Quand utiliser l’article 25 de la copropriété ?
L’article 25 de la loi de 1965 requiert un vote à la majorité absolue (50% des voix de tous les copropriétaires) pour diverses décisions importantes. Il s’applique notamment à l’installation ou la modification des systèmes de sécurité (digicode, vidéosurveillance), aux travaux d’économie d’énergie, à l’installation de compteurs d’eau individuels, à la création de locaux à vélos ou poussettes, au vote des travaux d’accessibilité, ainsi qu’à l’autorisation donnée à certains copropriétaires d’effectuer des travaux. Si cette majorité n’est pas atteinte mais que le projet a recueilli au moins le tiers des voix, un second vote peut être organisé immédiatement à la majorité simple.