Airbnb : puis-je m’opposer à une mise en location dans ma copropriété ?

L’essor des plateformes de location de courte durée comme Airbnb a permis aux propriétaires de rentabiliser leur logement en le louant à des voyageurs de passage. Cependant, cette pratique soulève de nombreuses questions, notamment dans le contexte des copropriétés. En effet, louer son logement en copropriété sur Airbnb peut poser des problèmes juridiques, financiers et de voisinage. Dans cet article, nous allons explorer les aspects du Airbnb en copropriété. Nous mettrons en lumière les avantages, les inconvénients, les règles à respecter ainsi que les méthodes pour s’opposer à une mise en location dans sa copropriété.

Avantages du Airbnb en copropriété

L’un des principaux avantages du Airbnb en copropriété est la possibilité de générer des revenus supplémentaires. Pour les propriétaires qui n’occupent pas leur logement à plein temps. Il y a la location de courte durée qui peut constituer une source de revenus appréciable. De plus, cela permet de rentabiliser un investissement immobilier et de réduire les charges liées à la copropriété.

En outre, le Airbnb en copropriété offre aux voyageurs une alternative aux hôtels traditionnels. Les logements proposés sur Airbnb peuvent offrir une expérience plus authentique et personnalisée. Cela permet aux voyageurs de se sentir chez eux même lorsqu’ils sont loin de chez eux. De plus, les tarifs pratiqués sur Airbnb peuvent souvent être plus avantageux que ceux des hôtels. C’est ce qui en fait une option attrayante pour de nombreux voyageurs.

Inconvénients du Airbnb en copropriété

Cependant, le Airbnb en copropriété n’est pas sans inconvénients. Tout d’abord, cela peut créer des tensions au sein de la copropriété. Certains copropriétaires peuvent craindre les nuisances occasionnées par les voyageurs de passage. On peut retrouver le bruit, les dégradations ou les comportements irrespectueux. De plus, la rotation fréquente des locataires peut perturber la vie quotidienne des résidents permanents.

Sur le plan juridique, la location de courte durée en copropriété peut également poser des problèmes. Dans de nombreux pays, il existe des réglementations spécifiques encadrant ce type de location. Notamment en termes de durée maximale, de déclaration auprès des autorités locales ou de paiement de taxes. Les copropriétaires qui ne respectent pas ces règles s’exposent à des amendes et à des litiges juridiques.

Règles à respecter en copropriété

Pour éviter les problèmes, il est essentiel de respecter certaines règles lorsque l’on souhaite louer son logement en copropriété sur Airbnb.

  • Tout d’abord, il est impératif de consulter le règlement de copropriété de l’immeuble. Ce document définit les règles spécifiques à respecter et peut contenir des clauses interdisant la location de courte durée. Il est également recommandé de consulter le syndic de copropriété pour obtenir des informations complémentaires.
  • Ensuite, il convient de respecter les réglementations en vigueur concernant la location de courte durée. Dans de nombreux pays, il est obligatoire de déclarer sa location auprès des autorités locales et de collecter certaines taxes. Il est donc important de se renseigner sur les obligations légales spécifiques à sa région.
  • Par ailleurs, il est recommandé d’informer les copropriétaires et les voisins de son intention de louer son logement sur Airbnb. Cette transparence peut contribuer à apaiser les craintes et à établir une bonne relation de voisinage.
  • Enfin, pour éviter les problèmes de nuisances, il est essentiel de choisir des locataires responsables et de mettre en place des règles claires concernant le comportement à adopter dans l’immeuble. Certaines plateformes de location proposent des systèmes de notation pour les voyageurs, ce qui peut aider à sélectionner les locataires les plus fiables.

Le Airbnb en copropriété présente à la fois des avantages et des inconvénients. Il peut être une source de revenus intéressante pour les propriétaires et une option abordable pour les voyageurs. Cependant, il est essentiel de souligner que la location de courte durée en copropriété nécessite une gestion rigoureuse et le respect des règles établies. Les propriétaires doivent se familiariser avec les réglementations locales et les règles de leur copropriété pour éviter les problèmes juridiques et les tensions avec les résidents permanents.

Il est également important de garder à l’esprit que les réglementations et les attitudes à l’égard du Airbnb en copropriété peuvent varier d’un pays à l’autre, voire d’une ville à l’autre. Il est donc essentiel de se tenir informé des évolutions législatives et des politiques locales concernant la location de courte durée.

Airbnb : puis-je m’opposer à une mise en location dans ma copropriété ?

Bien que l’on ne choisisse pas toujours ses voisins, on s’y habitue. Les immeubles à usage d’habitation dans une copropriété en milieu urbain sont censés être occupés par des résidents « à l’année ». Les hébergements touristiques de courte durée peuvent être peu appréciés pour diverses raisons : bruit, dégradation des espaces communs, utilisation non conforme des équipements collectifs, vols et bien d’autres encore… Voici 4 méthodes pour s’opposer à une mise en location dans sa copropriété :

Utiliser le règlement de copropriété

Selon l’article 9 de la loi du 10 juillet 1965, chaque copropriétaire peut user et jouir librement des parties privatives, sous réserve de ne pas porter atteinte ni au droit des autres copropriétaires, ni à la destination de l’immeuble.

Le règlement de copropriété peut interdire les locations de courte durée, et cela concerne tout spécialement les immeubles construits récemment. Ces clauses anti-locations de courtes durées sont licites, sauf à faire l’objet d’une annulation par le tribunal si elles ne sont pas justifiées par la destination de l’immeuble.

Il se peut également que le règlement de copropriété interdise toute activité commerciale. Dans ce cas, la location de courte durée est considérée comme une activité commerciale et devient illicite. Si vous souhaitez vous opposer à une location de courte durée, vous pouvez invoquer les dispositions contenues dans le règlement de copropriété portant sur la destination de l’immeuble pour les opposer à un copropriétaire.

Faire valoir un “trouble anormal de voisinage”

En plus des règles du règlement de copropriété, le propriétaire qui souhaite s’opposer aux locations similaires à Airbnb peut invoquer un trouble anormal de voisinage.

Il s’agit d’une base légale distincte de celle qui découle de l’application du règlement de copropriété, qui peut également être combinée à celui-ci.

Modifier le règlement de copropriété pour interdire les locations

Il est tentant pour les copropriétaires d’obtenir un changement dans le règlement de copropriété qui interdirait les locations de courte durée. Cependant, une telle modification doit recueillir l’unanimité des copropriétaires pour être valablement adoptée par une assemblée générale. En revanche, une résolution d’assemblée générale qui impose une interdiction des locations de courte durée peut être annulée par le juge dans les délais et conditions fixés par l’article 42 de la loi du 10 juillet 1965.

En d’autres termes, un copropriétaire qui souhaite « faire la guerre » se rapprochera de son syndic pour qu’il dépose une mise en demeure contre le copropriétaire en question. Si la mise en demeure n’a pas de conséquence, le syndic pourra proposer une résolution sur l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale qui lui permettra d’agir en justice au nom du syndicat des copropriétaires.

Le copropriétaire qui souhaite s’opposer à une location de type Airbnb peut demander une résolution à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale pour engager une action en justice contre le copropriétaire contrevenant.

Porter l’affaire au Tribunal Judiciaire

Le copropriétaire « victime » des locations de courte durée peut également agir directement contre son voisin sans passer par le « canal » du syndicat des copropriétaires. Le tribunal compétent pour statuer sur le litige est le tribunal du lieu de situation de l’immeuble dans tous les cas.

Dans certains cas, si l’infraction est évidente en raison des dispositions du règlement de copropriété, une action en référé peut être envisagée plus rapidement. Si une condamnation est prononcée par le juge, elle sera accompagnée d’une astreinte financière coercitive.

Dans tous les cas, en raison de l’encombrement des tribunaux, il sera crucial de réunir des pièces probantes, d’établir l’existence des locations de courte durée et de s’armer de patience !

CONCLUSION

En fin de compte, le Airbnb en copropriété peut être une option intéressante pour les propriétaires souhaitant tirer profit de leur logement et pour les voyageurs à la recherche d’une expérience unique. Cependant, il est crucial d’agir de manière responsable, de respecter les règles en vigueur et de maintenir une relation de voisinage harmonieuse. En faisant preuve de transparence, de communication et de respect mutuel, il est possible de concilier les intérêts des propriétaires, des voyageurs et des résidents permanents au sein d’une copropriété.


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