Le bail réel solidaire (BRS) : une solution innovante pour devenir propriétaire à prix maîtrisé

Face à la hausse constante des prix de l’immobilier, particulièrement dans les zones tendues, le bail réel solidaire (BRS) s’impose comme une alternative innovante pour accéder à la propriété. Ce dispositif, créé en 2016, permet aux ménages modestes de devenir propriétaires à des conditions avantageuses grâce à un mécanisme de dissociation entre le foncier et le bâti.

Un dispositif innovant porté par les OFS

Le bail réel solidaire repose sur l’intervention d’Organismes de Foncier Solidaire (OFS), structures à but non lucratif agréées par l’État. Ces organismes achètent des terrains pour y développer des programmes immobiliers accessibles. Le principe est simple : l’OFS reste propriétaire du terrain tandis que les ménages acquièrent uniquement les murs du logement, réduisant ainsi significativement le coût d’acquisition.

Des avantages significatifs pour les accédants

Le bail réel solidaire offre de nombreux atouts financiers qui en font un dispositif particulièrement attractif pour l’accession à la propriété.

Un prix d’achat nettement réduit

L’avantage le plus marquant du BRS est son prix d’acquisition, qui se situe généralement entre 20 et 40% en dessous des prix du marché immobilier local. Cette différence significative s’explique principalement par deux facteurs :

  • La dissociation du foncier et du bâti, l’acquéreur n’ayant pas à supporter le coût du terrain ;
  • L’intervention de l’OFS qui régule les prix dans une logique non spéculative.

Des avantages fiscaux substantiels

Le BRS s’accompagne d’avantages fiscaux non négligeables :

  • Une TVA réduite à 5,5% au lieu de 20% ;
  • Une exonération de taxe foncière possible pendant les 15 premières années ;
  • Des frais de notaire calculés sur le prix du bien hors valeur du terrain.

Un accès privilégié aux prêts aidés

Les acquéreurs en BRS peuvent bénéficier de plusieurs dispositifs de financement avantageux :

  • Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) dans les mêmes conditions que pour une acquisition classique ;
  • Le Prêt Accession Sociale (PAS) qui offre des taux attractifs et une garantie de l’État ;
  • Des prêts Action Logement pour les salariés du secteur privé ;
  • Des aides locales spécifiques selon les territoires.

Des conditions d’éligibilité adaptées aux classes moyennes

Le dispositif cible principalement les ménages aux revenus modestes et intermédiaires :

  • Les plafonds de ressources sont similaires à ceux du logement social PLUS ;
  • À titre d’exemple, pour un couple avec deux enfants en Île-de-France, le revenu fiscal de référence ne doit pas dépasser environ 51 000 € par an ;
  • Ces plafonds sont adaptés selon les zones géographiques et la composition du foyer.

Une protection contre les aléas du marché

Le BRS offre une sécurisation importante du parcours d’accession :

  • Un prix de revente encadré qui protège de la spéculation immobilière ;
  • Une garantie de rachat et de relogement en cas d’accident de la vie ;
  • Une redevance foncière maîtrisée dans la durée ;
  • La possibilité de transmission aux héritiers dans des conditions sécurisées.

Un accompagnement renforcé

Les acquéreurs bénéficient d’un suivi personnalisé :

  • Un suivi post-acquisition pour garantir la bonne appropriation du logement ;
  • Un accompagnement par l’OFS tout au long du projet ;
  • Une sécurisation juridique grâce au cadre réglementé du dispositif ;
  • Un conseil sur les aspects financiers et les aides mobilisables.

Un fonctionnement encadré et sécurisé

Le bail réel solidaire prend la forme d’un bail de très longue durée (18 à 99 ans) reconductible. Les propriétaires versent une redevance mensuelle modique à l’OFS pour l’occupation du terrain, généralement comprise entre 0,5 et 2€ par mètre carré. Cette charge reste stable dans le temps car elle est encadrée par l’OFS.

Les acquéreurs disposent des mêmes droits qu’un propriétaire classique sur leur logement : ils peuvent le rénover, le transmettre à leurs héritiers ou le revendre. Toutefois, ces opérations doivent respecter le cadre du BRS et obtenir l’accord de l’OFS.

Points de vigilance et limites du bail réel solidaire

Malgré ses nombreux avantages, le bail réel solidaire comporte certaines contraintes qu’il convient de prendre en compte. La revente du bien est strictement encadrée : le prix est plafonné selon une formule définie dans le bail, et l’acquéreur doit répondre aux critères d’éligibilité du dispositif.

La mise en location du logement est également soumise à conditions et nécessite l’autorisation de l’OFS. La redevance foncière, bien que modérée, constitue une charge mensuelle supplémentaire à long terme. Enfin, les droits sur le terrain restent limités puisque celui-ci demeure la propriété de l’OFS.

Un modèle d’avenir pour l’accession sociale

Le bail réel solidaire représente une innovation majeure dans le paysage de l’accession sociale à la propriété. Ce dispositif permet de constituer un parc de logements durablement abordables, tout en protégeant les ménages accédants des aléas du marché immobilier.

Particulièrement adapté aux jeunes actifs et aux familles des classes moyennes, le BRS connaît un développement croissant en France. De nombreuses collectivités soutiennent ce modèle qui répond aux enjeux de mixité sociale et de maîtrise des prix du logement.

Pour les ménages ciblés, le bail réel solidaire constitue une opportunité unique d’accéder à la propriété dans des zones où les prix de l’immobilier sont habituellement hors de portée. Toutefois, il est essentiel d’en comprendre les spécificités et les contraintes avant de s’engager dans ce type d’acquisition.

Questions fréquentes sur le bail réel solidaire

Puis-je revendre mon logement quand je le souhaite ?

Oui, vous pouvez revendre votre logement à tout moment. Cependant, le prix de revente est encadré par l’OFS et l’acquéreur doit répondre aux mêmes critères d’éligibilité (plafonds de ressources) que lors de la première vente.

Que se passe-t-il à la fin du bail réel solidaire ?

Le bail est automatiquement prorogé à chaque mutation (vente ou succession) pour une nouvelle période complète. Cette reconduction garantit la pérennité des droits pour les occupants successifs.

Est-il possible d’obtenir un prêt immobilier pour un bail réel solidaire ?

Absolument. Les banques sont habituées à ce dispositif et proposent des prêts adaptés. Vous pouvez également bénéficier du Prêt à Taux Zéro (PTZ) et d’autres aides à l’accession selon votre situation.

Le montant de la redevance peut-il augmenter ?

La redevance est révisée chaque année selon une formule d’indexation prévue dans le bail. Cette évolution est généralement limitée et encadrée pour rester abordable.

Puis-je faire des travaux dans mon logement ?

Oui, comme tout propriétaire, vous pouvez réaliser des travaux d’amélioration dans votre logement. Les travaux importants nécessitent cependant l’accord préalable de l’OFS.

Puis-je mettre mon logement en location ?

La location est possible dans certains cas (mobilité professionnelle, raisons de santé…) mais doit être autorisée par l’OFS. Elle est généralement limitée dans le temps et le loyer est plafonné.

Comment est calculé le prix de revente ?

Le prix de revente est calculé selon une formule définie dans le bail, qui tient compte du prix d’achat initial, de l’inflation et des éventuels travaux d’amélioration réalisés. Cette formule garantit que le logement reste abordable pour les futurs acquéreurs.

Quels sont les frais à prévoir en plus de la redevance ?

Comme pour toute copropriété, vous devrez payer les charges de copropriété, la taxe foncière (souvent réduite), les frais d’entretien de votre logement et bien sûr les mensualités de votre prêt immobilier.


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